12 % des emplois salariés sont assortis de contrats précaires (données Insee 2013), si l’on met bout-à-bout l’intérim, les contrats à durée déterminée et les contrats aidés, sans inclure l’apprentissage1. Cette moyenne cache des écarts énormes. On compte 6 % de précaires parmi les cadres supérieurs, chiffre gonflé par une partie favorisée de contractuels de la fonction publique (notamment dans les collectivités locales) qui occupent des postes dont les contrats sont renouvelés régulièrement. Au sein des classes moyennes (les professions intermédiaires), le taux de précarité monte à 9 %, il atteint 12 % chez les employés et 14 % chez les ouvriers. Les ouvriers non qualifiés comptent un quart de précaires, quatre fois plus que chez les cadres et deux fois plus que chez les employés. Au total, les deux tiers des 2,7 millions de salariés précaires sont des ouvriers et des employés.

Si l’on pouvait croiser le milieu social et l’âge, on obtiendrait des taux bien supérieurs : la précarité est lot de la plus grande part des jeunes de milieux populaires. Le monde du travail n’est pas frappé uniformément. Plusieurs études montrent qu’il est de plus en plus segmenté entre des salariés qui s’accrochent à leur emploi d’un côté et des précaires, le plus souvent peu qualifiés, de l’autre.

Notes:

  1. Ce qui est discutable, puisqu’il s’agit bien de contrats à durée déterminée, donc précaire