Les Français mettent un peu moins de 23 minutes en moyenne pour se rendre sur leur lieu de travail, qui se situe à un peu moins de 15 km, indique l’enquête sur les transports de l’Insee réalisée en 2008. Ils consacrent donc à cette activité trois quarts d’heure par jour, soit 3h45 par semaine pour des temps complets et tout de même 230 heures environ dans l’année, l’équivalent de 53 jours1. Entre 1994 et 2008, cette distance a augmenté de 2,7 km et la durée moyenne s’est allongée de deux minutes. Sept personnes sur dix font un aller-retour par jour, trois sur dix en font deux. Près des trois quarts utilisent la voiture, 12 % les transports collectifs et 9 % la marche à pied. La part de la voiture s’est accrue entre le milieu des années 1990 et la fin des années 2000, mais elle progresse de moins en moins.

La moyenne des temps de transports domicile-travail cache des écarts importants. La moitié des actifs occupés sont proches de leur lieu de travail, à moins d’un quart d’heure. 81 % sont à moins d’une demi-heure. C’est pour le cinquième restant que les choses deviennent plus difficiles : 10 % mettent entre 31 et 45 minutes et surtout 8,5 % plus d’une heure.

Massivement, c’est en région parisienne que les temps sont les plus longs : soit dans la couronne périurbaine, soit dans la banlieue plus proche. En Ile-de-France, un quart des actifs met plus de 45 minutes pour se rendre au travail, soit 1h30 de transport par jour au moins, deux fois plus que la moyenne. 13,8 % des habitants de la couronne périurbaine parisienne et 9,2 % des banlieusards doivent même compter plus d’une heure. Les premiers parce qu’ils sont éloignés de leur lieu de travail (un quart à plus de 40 km), les seconds parce qu’ils passent un temps important dans les encombrements et les transports en commun. L’étude ne les distingue pas, mais l’on retrouverait probablement des données assez proches pour les plus grandes agglomérations comme Lyon, Lille ou Marseille. 

Il n’y a donc pas d’un côté des périurbains ou des ruraux de plus en plus piégés par l’usage de la voiture pour aller travailler et de l’autre des habitants de centre-ville favorisés du fait de la proximité de leur lieu de travail. La part des périurbains parisiens mettant plus d’une heure pour aller au travail a même baissé de 19,2 % à 13,8 % entre 1994 et 2008. Il reste qu’une partie des habitants des grandes agglomérations, en proche ou lointaine banlieue, logent à une distance de leur lieu de travail qui pèse sur leur vie quotidienne, par choix ou par contrainte du fait du prix des logements de centre-ville.

 

 

Pour en savoir plus :

– « Se rendre au travail : distances et temps de transports s’allongent », Dominique François, in Revue du CGDD, décembre 2010.

 

Notes:

  1. Si l’on en retire le temps de sommeil.