En 2012, les 10 % les plus pauvres recevaient 3,4 % de l’ensemble du revenu national, les 10 % les plus riches 24,7%1. Après impôts et prestations sociales, le dixième le plus favorisé reçoit donc 7,2 fois plus de l’ensemble des revenus qui reviennent au dixième le moins favorisé, et une part environ trois fois plus importante que celle de la tranche des 40 à 50 %, le cœur des classes moyennes.

La forte croissance des années 1997 à 2001 a contribué à faire progresser la part du dixième le moins favorisé elle a grimpé de 3,6 à 3,9 % entre 1996 et 2002. Mais elle a décliné ensuite jusqu'à 3,4 % du fait de la montée du chômage. Le haut de la hiérarchie connaît une hausse quasi continue de 22,5 à 24,7 %, liée à plusieurs facteurs : progression des inégalités salariales, rendements des revenus du patrimoine et diminutions d’impôts à partir de 2000. La crise boursière a eu un impact pour ces niveaux de vie en 2009, de même que les hausses de prélèvements décidées en 2011.

Ces transformations ont des conséquences très importantes. La masse des revenus de 2012 vaut 1430 milliards d’euros : 1 % de cet ensemble représente à lui seul 14 milliards. Entre 2008 et 2012, l’ensemble des revenus des 10 % aux niveaux de vie les plus élevés a augmenté de 11 milliards en euros constants (+3,2%) : ils ont capté à eux-seuls l’équivalent de plus de la moitié de l’enrichissement total du pays. L’ensemble des 20 % les plus aisés a reçu 83 % des revenus supplémentaires. A l’opposé, le dixième le plus pauvre a perdu deux milliards, soit une baisse de 4,1 %. Depuis cette période, la tendance s'est probablement accentuée compte tenu notamment de la poursuite de la hausse du nombre de demandeurs d'emplois.

Notes:

  1. Ces données diffèrent légèrement de celles de l’Insee, corrigées pour tenir compte d’une rupture de série en 2010.