70 % des Français de 15 ans ou plus déclarent faire du sport1 (données 2023). Parmi eux, 59 % disent en pratiquer de manière régulière, soit au moins une fois par semaine. La définition retenue ici est large, elle comprend aussi bien la marche en pleine nature que le sport de compétition. Ces données sont à utiliser avec précaution, car elles dépendent de la formulation des questions. Selon les données de l’Insee de 2017, la pratique régulière d’un sport était quasiment deux fois moins importante2.

La course et la marche sont les activités les plus pratiquées avec 47 % de pratiquants, selon les données Injep-Crédoc de 2023. Viennent ensuite les pratiques sportives dans des clubs de remise en forme et la gymnastique (27 %) puis les activités aquatiques et la natation, le vélo et les sports motorisés (autour de 20 %). Logiquement, les pratiques les plus courues sont celles qui peuvent se faire en autonomie comme la marche, le vélo ou la nage. Elles regroupent 56 % des sportifs. La moitié des pratiquants font du sport en solo, seuls 8 % avec d’autres sportifs ayant la même activité.

On compte 63 % de pratiquants réguliers chez les hommes contre 55 % chez les femmes. Surtout, les sports demeurent très différenciés : « les femmes représentent seulement 30 % environ des pratiquants de sports collectifs, de sports mécaniques ou de sports de combat. Elles représentent à l’inverse près de 60 % des adeptes de gym/fitness/wellness », indique une autre enquête de l’Injep réalisée en 20203. Logiquement, l’exercice physique diminue avec l’âge : 80 % des 15-24 ans font du sport contre 62 % des 70 ans et plus.

La pratique d’une activité physique aussi varie fortement selon le milieu social. L’attention portée au corps, le respect de normes sociales de minceur strictes, diffèrent selon les groupes sociaux. Pour certains parents, la pratique du sport est un passage obligé pour les enfants, et cette forme de socialisation se retrouve à l’âge adulte. Certains sports sont aussi l’occasion de se retrouver entre personnes de même milieu social. Globalement, les catégories les plus favorisées font davantage de sport et ont des pratiques plus diversifiées, comme pour les pratiques culturelles en général.

Selon les données du Crédoc pour l’année 2018, 87 % des cadres supérieurs ont pratiqué au moins une fois un sport dans l’année, contre 57 % des ouvriers. Le diplôme joue un rôle déterminant : les personnes de niveau bac + 5 ou plus sont deux fois plus nombreux à pratiquer un sport (86 % contre 47 %, données 2022) que les non-diplômés4. Certaines pratiques, particulièrement onéreuses comme l’équitation ou les sports motorisés, sont le plus souvent inaccessibles pour les ménages plus modestes. Pour les familles, les activités sportives extrascolaires des enfants peuvent se révéler très coûteuses.

On ne sait pas dire avec précision comment évolue la pratique sportive en France faute d’enquêtes utilisant une définition stable dans le temps. Définir ce qu’est une activité sportive n’a rien d’évident, tant la nature et l’intensité de la pratique peuvent varier. Cette méconnaissance traduit aussi une forme de désintérêt pour une activité pourtant centrale dans notre société qui a un impact sur la santé mais aussi les relations sociales et bien d’autres aspects. Une vaste expertise de l’Inserm publiée en 20085 concluait à une « baisse de participation au sport et à l’augmentation du phénomène du surpoids » au cours des dernières décennies. Dans une étude plus récente, l’Injep6 estime que les pratiques se stabilisent, mais avance avec précaution : « Si les taux globaux de pratique ne semblent pas avoir évolué significativement entre 2010 et 2020, l’absence d’échantillon de contrôle rend fragile la comparaison précise entre l’édition 2020 de l’enquête et les deux éditions précédentes ». L’étude réalisée en 2023 conclut à une hausse durant la période 2018-2023, due à la progression de l’activité sportive régulière. Même s’ils jouent peu à long terme, certains événements peuvent susciter des vocations : les Jeux olympiques de 2024 auront probablement un effet d’entraînement.

Photo : Alora Griffiths / Unsplash

Notes:

  1. Baromètre national des pratiques sportives, rapport d’études du Crédoc, Injep, décembre 2023.
  2. Pratiques physiques ou sportives des femmes et des hommes, Insee Première n°1675, Insee, novembre 2017
  3. Les pratiques physiques et sportives en France, Injep, mars 2023. Enquête réalisée tous les dix ans.
  4. L’écart est sans doute exagéré du fait que ces données ne sont pas établies à âge équivalent. Or, les sans-diplôme sont aussi plus souvent plus âgés, ce qui explique en partie leur moindre pratique sportive.
  5. Activité physique. Contextes et effets sur la santé, Expertise collective, Inserm, éditions Inserm 2008.  
  6. Les pratiques physiques et sportives en France, op. cit.