La taille des ménages1 diminue. L’indicateur a fortement baissé, de 3,1 à 2,2 personnes par ménage depuis la fin des années 1960. La baisse semble légèrement moins rapide ces dernières années.
De très nombreux facteurs ont une influence sur la taille des ménages. Les ménages âgés sont plus souvent de taille réduite, et leur part dans la population s’accroît avec l’allongement de la vie. Une fois qu’ils ont quitté le domicile familial, les jeunes attendent plus longtemps pour former un couple et la durée des études s’allonge. Les couples font moins d’enfants (la taille moyenne des familles diminue) et se défont plus souvent qu’autrefois. Au total, la part des ménages d’une seule personne représentait 20 % dans les années 1960, elle atteint désormais 37 %. Dans le même temps, celle des ménages de trois personnes s’est réduite de 20 à 14 % et la proportion de ceux de six personnes ou plus s’est effondrée de 10 à 1,6 %.
Et demain ? Il est difficile de prévoir l’évolution du phénomène tant les paramètre sont nombreux. L’allongement de la vie devrait se poursuivre, mais les écarts d’espérance de vie entre femmes et hommes se réduisent. On devrait donc vivre plus souvent à deux au troisième ou au quatrième âge. L’augmentation de la population étudiante a été forte ces dernières années. Ce facteur, qui contribue à la baisse de la taille des ménages, devrait s’atténuer. Enfin, faute de données précises sur le sujet2, on mesure mal l’impact des séparations. Si celles-ci se stabilisent, le phénomène devrait avoir un impact positif sur la taille des ménages (avec moins de parents solos).
Au total, la stabilisation de la taille des ménages ne semble pas encore en vue même si la baisse est moins rapide dans les années récentes. Pourtant, celle-ci aurait un effet positif : plus on compte d’habitants par logement, moins on a besoin de construire. Pour le moment, les besoins demeurent très grands et le rythme de la construction de logements reste insuffisant. Par ailleurs, la part de logements vacants progresse fortement. Le niveau des prix contraint notamment à un grand nombre de jeunes à rester vivre chez leurs parents. L’amélioration de la situation de l’emploi, si elle se confirme, pourrait d’ailleurs les amener à chercher à prendre leur autonomie, ce qui aurait pour effet d’accroître les besoins en logements…
Notes: