Presque la moitié des Français (47,8 %) de 18 à 75 ans déclarent avoir joué de l'argent au cours des 12 derniers mois, indique une étude réalisée par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) à partir du Baromètre santé 2010. Pour la première fois en France, on dispose d'une évaluation à grande échelle de la prévalence des jeux d'argent et de ses risques.
On compte 12,2 % de joueurs considérés comme "actifs", ayant joué au moins 52 fois ou 500 euros dans l'année. Les femmes (44,4 %) jouent moins que les hommes (51,3 %), notamment du fait de la tradition très masculine du PMU. Le taux de joueurs est maximum entre 25 et 34 ans (55 %) et décline ensuite pour atteindre 31 % entre 65 et 75 ans.
A partir d'une échelle portant sur plusieurs critères, l'Inpes a mesuré l'impact du jeu dit "à risque" et "excessif" : le joueur devient dépendant, il mise plus qu'il ne peut perdre, il a besoin de miser de plus en plus, etc. Contrairement à ce qu'affirment les sociétés qui organisent ces jeux, toutes les couches sociales ne sont pas autant concernées les unes que les autres. Certes, le jeu d'argent jugé "excessif" reste rare : il touche 0,4 % de la population (0,9 % pour le risque dit "risque modéré"). Mais il est bien davantage répandu dans les catégories les moins favorisées. Ainsi, alors que les personnes ayant un revenu inférieur à 1 100 euros mensuels et aucun diplôme représentent respectivement 34,7 % et 17 % de la population, elles constituent 57,8 % et 36,3 % des joueurs excessifs. Malheureusement, l'enquête ne donne pas de détails pour les joueurs occasionnels. A l'évidence, le jeux d'argent constitue pour les plus défavorisés une forme d'échappatoire coûteuse et dangereuse.
Pour en savoir plus : "Les niveaux et pratiques des jeux de hasard et d'argent en 2010", Tendances n°77, Inpes, septembre 2011.