Le déclassement est un processus qui conduit une personne à un statut social inférieur. On peut distinguer trois formes de déclassement (lire notre article sur le sujet).
Le déclassement intergénérationnel est le fait pour un enfant d’occuper une position sociale de niveau inférieur à celle de ses parents au même âge (en général vers 40 ans). On parle alors de mobilité sociale « descendante » (lire notre article). Ce déclassement est généralement mesuré par rapport à la position du père.
Le déclassement intragénérationnel est le fait pour une personne d’occuper une position sociale de niveau inférieur à la fin de sa vie active à celle qu’elle occupait au début de sa vie active. C’est souvent la conséquence d’une période de chômage ou d’un arrêt d’activité.
On parle de déclassement professionnel quand un jeune entrant sur le marché du travail occupe une profession dont le statut social est inférieur à celui auquel il pourrait en théorie (selon les normes sociales en vigueur) prétendre du fait de son diplôme. Ainsi, l’élévation du niveau de diplôme et la montée du chômage ont contraint une part croissante de jeunes à accepter des postes de niveau inférieur, en dépit de la progression de la part des emplois qualifiés.
Le concept de déclassement impose de réaliser des hiérarchies entre positions sociales, le plus souvent établies sur la base du niveau de revenu, des responsabilités dans l’emploi, d’autonomie, etc. Le déclassement professionnel établit en outre un lien entre un niveau de diplôme et un statut social. Or la définition des emplois accessibles par niveau de diplôme évolue dans le temps, notamment en fonction de la progression des qualifications et de la situation de l’emploi. Par exemple, une hausse trop rapide du nombre de diplômés par rapport aux emplois de cadres supérieurs disponibles crée une « inflation » qui fait perdre de leur valeur aux titres scolaires. Si ce décalage dure, la norme d’emploi change (on pourrait dire que c’est elle qui a été « déclassée ») et le déclassement disparaît : les jeunes générations finissent par intérioriser le fait d’accéder à des emplois moins prestigieux à diplôme équivalent.