Encore un document qui ne fera pas le « buzz » sur ‘Internet et qui mériterait pourtant davantage de publicité que bien des ouvrages qui dramatisent les enjeux pour se faire connaître. « L’Europe de l’éducation en chiffres, 2016« , par Florence Lefresne et Yann Fournier, du ministère de l’Education, dresse un état des lieux très fourni de la situation. On y verra que, contrairement à ce qui s’écrit le plus souvent, la France n’est pas ce modèle repoussoir, producteur d’échecs et d’inégalités. Comme nous l’avions déjà signalé, la France est même plutôt un bon élève avec moins de jeunes qui décrochent et plus de diplômés de l’enseignement supérieur que la moyenne européenne. Ce qui ne veut pas dire que tout soit parfait : si l’on s’en tient à la comparaison des données issues de l’enquête dite « Pisa » de l’OCDE, la réussite scolaire est plus influencée par le milieu social que dans les autres pays. Les élèves les plus favorisés y réussissent mieux que la moyenne, les élèves défavorisés moins bien. Les données partielles de Pisa voient être nuancées : au bout du compte, les enfants dont les parents sont peu diplômés vont plus souvent à l’université en France que dans la moyenne européenne. Par ailleurs, la bonne place de la France en matière d’enseignement supérieur masque le sacrifice de l’université généraliste dont les moyens sont réduits. Au final, vis-à-vis des objectifs européens dits « éducation et formation en 2020 », la France fait mieux ou aussi bien que la moyenne sur la quasi totalité des objectifs (sorties précoces, diplômés du supérieur, employabilité des diplômés, etc.) hormis pour les compétences scientifiques…
Pour en savoir plus : « L’Europe de l’éducation en chiffres, 2016« , par Florence Lefresne et Yann Fournier, ministère de l’Education, novembre 2016.