En moyenne, les Français réalisent 180 millions de déplacements à courte distance (moins de 80 km) chaque jour de semaine (hors samedi et dimanche), selon l’enquête sur la mobilité des personnes menée par le ministère en charge de la Transition écologique1. Cela représente trois déplacements par personne en moyenne, chacun d’environ 20 minutes. Les habitants de la région parisienne sont ceux qui consacrent le plus de temps à la mobilité avec 1 h 18 par jour en moyenne, contre 55 minutes dans les agglomérations de 20 000 à 100 000 habitants.
Les déplacements quotidiens ont fortement progressé dans les années 1970 et 1980 avec l’étalement urbain et l’essor de l’automobile. En particulier, les distances domicile-travail se sont allongées. Entre 1982 et 1994, la distance moyenne des déplacements était passée de 17,4 à 23,1 km. La voiture représentait moins de la moitié des déplacements en 1982, contre 63 % 12 ans plus tard. L’usage des deux-roues chute alors. Depuis, la répartition par mode de transport demeure assez stable.
La dernière enquête sur la mobilité fait tout de même apparaître une hausse notable, de six minutes supplémentaires, de 56 minutes à 1 h 02, du temps de déplacement moyen quotidien en semaine. Il s’agit de la plus forte augmentation mesurée depuis que l’enquête existe. Le ministère souligne que cet allongement est valable pour tous les modes de transport, de plus une minute pour la marche à plus trois minutes pour la voiture. La périurbanisation s’est ralentie, mais elle ne s’est pas arrêtée (lire notre article). À partir du milieu des années 2010, on a même assisté à un regain d’usage de l’automobile (lire notre article). Ces éléments expliquent les tensions qui peuvent naître autour des prix des carburants, notamment pour les ménages les moins fortunés et les plus éloignés de leur emploi. Pour l’heure, nous n’assistons pas à l’essor de modes de déplacement moins énergivores qui n’occupent encore qu’une faible place dans la mobilité quotidienne.
