Être pauvre, c’est « manquer de ». À l’origine, le mot s’applique à une terre qui est peu fertile, qui donne peu. Aujourd’hui le mot pauvreté désigne un état dans lequel la personne n’accède pas aux normes de consommation minimale d’une société donnée. Il existe quatre principales façons de définir la pauvreté en France et de la mesurer.
La pauvreté monétaire
En Europe, la pauvreté monétaire est mesurée de façon relative. Toute personne dont le niveau de vie après impôts et prestations sociales n’atteint pas un certain seuil est considérée comme pauvre. Ce seuil est fixé de façon relative au niveau de vie médian, celui qui partage la population en deux (autant gagne plus, autant gagne moins). Ce revenu est mesuré après impôts et prestations sociales.
La France a longtemps utilisé le seuil de 50 % du revenu médian mais depuis quelques années met en avant le seuil de 60 % du revenu médian (le plus commun en Europe). On mesure aussi parfois le seuil à 40 % du revenu médian. Le choix de 40 %, 50 % ou 60 % est arbitraire, plus le pourcentage est bas, plus le seuil est faible, plus la population est pauvre et plus le nombre de pauvres est faible.
La pauvreté administrative
Il s’agit de la pauvreté reconnue comme telle par l’administration : le nombre de personnes sans ressources ou aux revenus tellement faibles qu’on leur assure un « minimum », comme le revenu de solidarité active, le minimum vieillesse en passant ou l’allocation versée aux adultes handicapés. Le nombre d’allocataires de minima sociaux dépend des règles d’attribution de ces prestations. Un élargissement des conditions de ressource conduit à augmenter la pauvreté administrative.
La pauvreté en conditions de vie
Chaque année, l’Insee mesure les privations dont souffre une partie de la population avec une liste de 27 types de privations différentes comme pouvez-vous chauffer votre logement ? Recevoir des amis ? Remplacer les meubles ? Si une personne rencontre au moins huit privations, elle est considérée comme pauvre. Ce mode de calcul est très dépendant des critères utilisés et du nombre de privations qui conduisent à qualifier de pauvre une personne.
La pauvreté absolue
On peut aussi définir le seuil de pauvreté à partir d’un ensemble de biens ou de services de base que l’on juge indispensables (se nourrir, se vêtir, se soigner, etc.) à la population. On qualifie ce seuil d’« absolu » car il ne dépend pas du niveau de vie global. Cette méthode est utilisée aux États-Unis, mais généralement employée dans le cas des pays en développement. En France, la liste des biens insaisissables fonctionne de la même façon : il s’agit de ceux dont on ne peut priver personne.