Depuis 2008, les niveaux de vie des catégories les plus démunies jusqu'aux classes moyennes diminuent. Les 30 % les plus pauvres ont perdu entre 400 et 500 euros de revenus annuels de 2008 à 20121, soit entre 3 et 6 % de leur niveau de vie. Les tranches supérieures continuent de s'enrichir : les 20 % les plus aisés ont gagné 400 euros en quatre ans (+ 1%).
La crise et les augmentations d'impôts de 2010 à 2012 n'ont pas empêché cette partie de la population de continuer à s'enrichir. En revanche, depuis 2012, la progression continue du chômage a encore détérioré la situation du bas de l'échelle des revenus : cela signifie que les niveaux de vie des moins favorisés décrochent depuis six ans. Un phénomène sans précédent selon les données de l'Insee, probablement jamais enregistré depuis les années 1930.
L'évolution est encore plus frappante quand on prend du recul. Au cours des dix dernières années (2002-2012), le niveau de vie moyen des 10 % les plus pauvres a baissé de 500 euros (après inflation, soit – 6 %), alors que celui des 10 % les plus riches s’accroissait de 6 000 euros (+11,8 %). Entre ces catégories, l'écart s'est donc accru de 6 600 euros, environ six mois de Smic.
Les écarts s'accroissent depuis une quinzaine d’années. Les 10 % les plus riches touchaient en moyenne six fois plus que les 10 % les plus pauvres en 1998 : ils perçoivent désormais 7,2 fois plus. L'indice de Gini était de 0,276 en 1998, il atteint 0,299 en 2012. Cet indice mesure l'écart entre la distribution des revenus à tous les niveaux et une situation d'égalité. Plus il est proche de zéro, plus l'égalité est grande, plus il est proche de un, plus elle est faible.
Notes:
- Dernière année connue. Pour une personne, après impôts et prestations sociales. ↩