Près des deux tiers des trois millions de salariés disposant d’un statut précaire vivent au sein des agglomérations 1 de plus de 20 000 habitants et 45 % de plus de 200 000 habitants, selon les données 2014 de l’Insee, dont 15 % à Paris. Le taux de précarité (la part de personnes précaires parmi les personnes qui ont un emploi) est plus élevé dans les grandes agglomérations (13,4 %) qu’en milieu rural (9,9 %), mais les écarts sont moins marqués que pour les revenus, la pauvreté étant encore plus nettement concentrée en ville. Faute de pouvoir distinguer les personnes qui ont un activité stable et les précaires parmi les indépendants, ces données ne portent que sur les salariés et ne comprennent pas la partie des non-salariés peu qualifiés ou dont l’activité est très fluctuante, comme certains agriculteurs sur petite exploitation, artisans ou commerçants. Il est possible que la répartition territoriale soit alors légèrement modifiée en les prenant en compte.
Après la pauvreté ou les catégories sociales, ces données montrent que les populations à faible niveau de vie, populaires ou précarisées vivent d’abord dans les plus grandes agglomérations, qui attirent les emplois. Ce qui ne veut pas dire qu’elles soient absentes ailleurs : un million de précaires vivent en milieu rural ou dans les agglomérations de moins de 20 000 habitants. En y ajoutant des agriculteurs et artisans modestes, cela représente une population loin d’être négligeable.
Notes:
- Plus exactement, des « unités urbaines », voir notre définition. ↩