Le concept de mobilité sociale désigne habituellement la mesure de l’évolution dans le temps de la situation socioprofessionnelle entre parents et enfants (intergénérationnelle). La mobilité peut être ascendante (promotion sociale) ou descendante (déclassement). Pour la mesurer, l’Insee s’appuie sur les catégories socioprofessionnelles.
Les statisticiens comparent en général la situation des hommes d’un âge donné à celle de leurs pères au même âge. L’Insee considère en général les hommes de 35 à 59 ans. On évite d’intégrer des générations trop jeunes, car il faut que la position sociale des individus soit relativement stabilisée. La progression du taux d’activité féminin rend difficile la comparaison entre mères ou pères et filles, mais il existe désormais des études sur le sujet. En incluant ces dernières, on mesure surtout l’évolution de la place des femmes dans le monde du travail,
Les statisticiens distinguent deux formes de mobilité sociale intergénérationnelle. La première, dite « structurelle » est liée aux changements des emplois. Quand, par exemple, la part des agriculteurs s’effondre, un certain nombre de fils d’agriculteurs trouvent un emploi dans une autre catégorie sociale. La seconde est liée aux chances d’accéder ou non à une position sociale donnée : la mobilité dite « nette » qui se rapproche du concept d’égalité des chances. Pour la calculer, on déduit la mobilité structurelle de la mobilité sociale totale.
Enfin, on peut aussi mesurer la mobilité professionnelle (intragénérationnelle), soit les changements de groupe social au cours de la carrière des personnes. Cette mobilité dépend des processus de promotion des salariés, de leur formation professionnelle ou à l’inverse de leur déclassement.